Au cœur de Saint-Céré, se trouve cette église catholique listée parmi les monuments historiques du Lot. À travers son histoire mais aussi pour son organisation singulière, l’église est loin de laisser ses visiteurs indifférents. Au cœur du Lot, cette église structurée en maçonnerie est un incontournable du patrimoine religieux du village de Saint-Céré…

Son histoire

Le premier bâtiment sur cet emplacement, construit 13 siècles plus tôt fut au départ une simple chapelle abritant le tombeau de Sainte Spérie. Spérie, fille du duc Sérénus, seigneur du castrum de Saint-Céré, fut martyrisée au 8^ème siècle. Selon la légende, elle s’était vouée à Dieu et eut la tête tranchée par Elidius, le seigneur voisin, qu’elle refusait d’épouser. Saisissant sa tête dans ses mains, elle alla la laver au bord d’une source claire. À cet endroit on construisit une chapelle pour abriter son tombeau et les pèlerins vinrent s’y recueillir en sa mémoire.

L’église actuelle, d’origine romane, est le fruit de multiples remaniements effectués à la fin du 15^ème siècle, après la guerre de Cent ans, et aux 17^ème et 18^ème siècles à la suite de l’incendie de l’église, en 1584, par les huguenots. L’église est restaurée et une chapelle funéraire y est ajoutée. En 1692, les voutes sont refaites et une tribune sur le côté ouest est bâtie.

L’église reprend vie et devient un incontournable du Saint-Céré d’aujourd’hui.

Un décor hors du commun

L’église de Sainte-Spérie s’élève au-dessus d’une crypte ou est visible une table d’autel sculptée en méplat, datant d’il y a 11 siècle. Cette crypte, on y accède par une trappe au niveau du sol protégeant un rustique escalier hélicoïdal. C’est un endroit exigu, mesurant seulement 3m40 sur 2m30 mètres pour 1m75 de hauteur. Dans l’un des murs de la crypte est encastré ce qui ressemblerait à des parties de l’ancien sarcophage de Sainte Spérie. La niche de forme rectangulaire est surmontée d’un toit triangulaire et ravive l’imagination des temps passés.

Au Nord, la première chapelle emprunte un remarquable décor de renaissance et abrite la statue funéraire du recteur de Loubressac, Antoine Lafargue.

Dans le chœur, un imposant retable (une construction verticale présentant des décors sculptés ou peints) achevé en 1714 mêle différents marbres, pierres calcaires et bois dorés polychromés et s’orne des statues des différents saints légendaires de l’église.

Les voûtes de la nef et du chœur sont refaites entre 1692 et 1693 par les frères Pondisse, architectes de Carennac. Et lorsqu’on élève nos regards vers le haut, on ne passe outre la vue des vitraux de l’atelier toulousain de Louis-Victor Gesta, qui racontent encore et encore la légende de Sainte Spérie.

Enfin, en 1756, à l’ouest, précédant la nef, le fameux clocher-porte qui fait l’emblème de l’église est construite avec les pierres des remparts de la ville, démolis en 1713. Ce somptueux clocher-porche est érigé par Pousselgues, maître-architecte de Cahors.

L’église Sainte-Spérie est tout simplement un joyau architectural à découvrir au cœur de la belle cité de Saint-Céré. Amateurs de découverte et de mystères, l’église vous ouvre ses portes !